Réactions en chaîne

El chino
Article rédigé par Frédérique Doucet

 

Une vache, un fait divers, un avion. Je vous entend déjà dire : « et un raton laveur ». Qu’est ce qu’elle nous raconte, c’est absurde, ça n’a aucun sens.

C’est aussi ce que pensait Roberto, collectionneur d’anecdotes étonnantes dans les journaux, amateur d’avions qu’il va voir décoller ou atterrir, et amoureux en secret de Mari qui, dans sa petite ferme, s’occupe de sa vache favorite.

Tout va changer dans la vie de ce quincailler grognon, solitaire, enfermé dans sa routine et dans son passé. C’est en regardant les avions qu’il va faire la rencontre de Jun, un jeune Chinois, jeté d’un taxi après avoir été dépouillé. Roberto le recueille et, entre deux jurons, s’occupe de lui et l’aide à retrouver son oncle. Le jeune homme est le triste héros d’un article qui fait partie de la collection de Roberto. Il a perdu sa fiancée alors qu’il allait la demander en mariage. L’escapade romantique s’était terminée tragiquement quand une vache, absurdement tombée d’un avion, avait coupé en deux la jonque sur laquelle se trouvaient les amoureux, tuant sur le coup la jeune fille. Quant à la vache, elle va servir de lien entre tous les protagonistes de cette fable.

Jun ne parle pas espagnol, mais il sait identifier les sentiments. En partant de chez Roberto, après avoir enfin retrouvé son oncle, il dessine une vache sur le mur de la cour intérieure de la maison. C’est celle de Mari. Celle-là n’est pas porteuse de mort mais de vie. En la découvrant,

Roberto comprend qu’il doit regarder devant lui, sortir de sa coquille, et que son avenir, c’est la jeune femme. Celle-ci lui avait un jour déclaré : « Il y a deux choses que je sais percevoir chez les gens, la douleur et la noblesse et toi, tu as les deux ».

Avec beaucoup d’humour, ce film nous parle de thèmes universels : l’amitié, l’amour, la solidarité. Il nous invite à garder espoir, même quand la situation paraît désespérée. Enfin, il nous fait passer un très bon moment de cinéma grâce au talent d’acteurs hors pair.

Sebastián Borensztein, El Chino, film argentin, 2012.

Vous aimerez aussi...